Nous vous proposons deux spectacles ( poésie danse et poésie musique ) programmés le 8 mars à Boucau, le 15 mars à Biarritz et le 22 mars à Bayonne!

Carmina, poèmes de Corinne Leprêtre, illustrés de pastels de l'auteure.



14 euros                                    Isbn 979-10-91717-09-0

Dix ans après la disparition  prématurée de la poète, les Editons Elea bizi publient un second recueil de Corinne Leprêtre après Mythiques.

''La poésie de Corinne Leprêtre que les lecteurs ont découverte avec Mythiques, son premier recueil paru en 2013 aux Editions Elea Bizi, est une poésie ‘’drue’’, un ‘’ chant farouche’’.
Ce chant alors si désespéré, ouvre, dans Carmina sur une solitude féconde, l’espoir d’une sérénité possible au bout d’une course effrénée:

Je marche sans répit

Carmina nous livre le récit d’une métamorphose, celle d’une errance sans fin en ‘’voyage intérieur’’." Cécilia Després.

 


Mystères


Longtemps j’ai erré dans la jungle aux larges feuilles yeux grand ouverts j’ai senti la morsure des araignées énormes et des trente serpents venimeux mais surtout mais surtout je fuyais vos flèches empoisonnées vous qui vouliez manger mon cœur ô Cannibales
J’ai fui en vain vous m’avez arraché et mangé le cœur ô Cannibales ô Cannibales
Ô Cannibales glacée d’effroi et de douleur j’ai tout de même admiré votre beauté guerrière yeux peints visages peints chevelures peintes votre beauté guerrière peuple chasseur bouche sanglante
Je ne connaissais pas encore la Beauté blanche et j’ai pleuré mon cœur j’ai marché des années le sein ensanglanté je ne connaissais pas encore la Beauté blanche j’ai marché des années cœur perdu à jamais
Quatre fois j’ai dormi lourde de cauchemars quatre fois j’ai dormi au quatrième réveil mes cheveux étaient blancs ma blessure refermée quatre pétales clos j’ai vu la Beauté blanche qui me tendait les mains où palpitait mon cœur et moi je l’étreignis comme on étreint l’éther Elle me rendit mon cœur
 




C’est le jour et la nuit


 

Au jour les éclairs zébrant les rues, les bruits tombant en cascade, les murs laborieux de nos fourmilières, le visage de l’autre qui passe…
Mais au soir nos mains d’Œdipes tragiques frottant nos yeux crevés, la nuit nous caressant au balancement de la lune, et la porte poussée de nos murs familiers…

Alors le silence tombant en neige dans l’espace et fondant à fleur de peau, les murs enlaçant tendrement nos corps meurtris, nos pensées délivrées montant en lentes volutes…